Bagdad envoyé spécial
En grande pompe et à tour de rôle, les vingt-cinq membres du Conseil irakien de gouvernement ont enfin apposé leur paraphe, hier midi, au bas de la nouvelle loi fondamentale. Cérémonie hautement symbolique, souhaitée par les représentants de la coalition qui ont bataillé ferme pour arracher l'acquiescement des religieux chiites. Très réticent à entériner un compromis constitutionnel négocié durant de longs mois sous la menace d'un droit de veto américain, le grand ayatollah Ali Sistani a fait connaître toutes ses «réserves» avant d'autoriser les chefs de partis à signer ce document qui reconnaît l'Islam comme religion d'Etat et comme l'une des sources de la législation. «C'est à la naissance d'une démocratie que nous assistons et, comme toute naissance, celle-ci peut être douloureuse. Tout le monde n'a pas obtenu tout ce qu'il voulait obtenir. Mais c'est ainsi que fonctionne une démocratie», a proclamé, Paul Bremer, émissaire de la Maison Blanche et véritable parrain de cet accord.
Souveraineté.
La signature de cette Constitution provisoire lance le compte à rebours d'un processus de transfert de souveraineté, voulu par les Etats-Unis, au terme duquel les forces d'occupation remettront leur pouvoir à une autorité gouvernementale irakienne dont rien dans le texte ne précise la nature, ni le mode de désignation. La perspective d'une autonomie politique dès le 30 juin prochain a certainement contribué à faire fondre les réticences de l'ayatollah Sistani. Se p