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Libération

Les débuts musclés de Saakachvili en Géorgie

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Le nouveau président géorgien, en visite à Paris, entend combattre la corruption.
publié le 9 mars 2004 à 23h39

Moscou, de notre correspondante.

Descentes de police, arrestations en pleine rue par des escouades de policiers lourdement armés, perquisition dans une télévision d'opposition... Les débuts du nouveau président géorgien Mikhaïl Saakachvili, en visite hier et aujourd'hui en France, ont été musclés, comme il l'avait promis. Depuis son élection, le 4 janvier, plusieurs dizaines de mafieux ou de dignitaires du régime Chevardnadze, soupçonnés de corruption ou de fraude fiscale ont été arrêtées, dans des mises en scène souvent spectaculaires. «Plusieurs fois, les journalistes ont été convoqués à l'avance pour ces opérations qui ressemblent un peu à des shows, raconte Zaza Gachechiladze, fondateur du journal The Georgian Messenger. L'ancien ministre des Transports a été arrêté en pleine rue, par des policiers masqués, devant les caméras, alors qu'il avait été convoqué au bureau du Premier ministre. Ce ministre n'était certainement pas sans reproche, mais c'était tout de même exagéré, ce n'était pas un gangster !» Le gendre de l'ancien président Chevardnadze, qui avait profité de sa parenté pour devenir le principal opérateur local de téléphonie mobile, a été arrêté dans une mise en scène comparable, à bord d'un avion prêt à partir pour Paris.

Contrebande.

«Lutter contre la corruption c'est une bonne chose, mais cette lutte est menée sans règles», soupire Rezo Tchitchinadze, présentateur de la chaîne Iberia, télévision d'opposition appartenant à un autre caïd local, spécialisé dans la