«Une modernisation de la région ne peut en aucune façon être imposée de l'extérieur», affirmait l'Egyptien Hosni Moubarak, hier, au Figaro. L'allié le plus proche des Américains a en effet pris la tête de la fronde arabe contre l'initiative de Washington. L'Egypte, soutenue par l'Arabie Saoudite, ne cesse de répéter tout le mal qu'elle en pense et tout le malheur qui peut en découler : «conduire la région au chaos» et à «la tragédie algérienne». Pour justifier ce parallèle, le président égyptien propose une lecture très personnelle de la guerre civile dans ce pays qui résulterait, selon lui, «d'une liberté et d'une démocratie instantanée»...
Formaté.
Si Egyptiens et Saoudiens sont particulièrement impliqués dans cette campagne, c'est parce qu'ils se savent être les principales cibles du projet de «remodelage» de la région. Pour autant, Hosni Moubarak ne fait qu'exprimer le rejet de ses pairs arabes qui redoutent de voir, un jour, une intervention étrangère leur imposer des réformes politiques ou économiques. Du coup, leur discours est parfaitement formaté : on «soutient» ces réformes mais elles doivent «venir de l'intérieur et se faire à notre rythme et en tenant compte de nos spécificités sociales et culturelles», affirment-ils. Sans expliquer comment il pourrait en être ainsi quand l'exigence de démocratisation émanant de leurs opposants ou de la société ne rencontre qu'indifférence. Quand elle n'est pas carrément réprimée.
Impasse.
Nombre d'intellectuels et d'analystes de la