Menu
Libération

John Kerry, trop frenchy pour les républicains moyens

Article réservé aux abonnés
publié le 10 mars 2004 à 23h40

Washington de notre correspondant

A écouter les républicains, le candidat démocrate John Kerry est tantôt un «libéral» (franchement à gauche, au sens américain du terme), tantôt un candidat versatile («Mon adversaire a des convictions... mais elles ne durent jamais très longtemps»), tantôt un ancien pacifiste sans tripes... Depuis quelques jours, ils ont recours à une nouvelle flèche, trempée dans un insidieux poison : John Kerry est sous influence européenne, voire un peu français sur les bords.

Lors d'une réunion avec des généreux donateurs, lundi en Floride, John Kerry s'est targué d'avoir reçu, en privé, les encouragements de plusieurs chefs de gouvernement. «J'ai rencontré des dirigeants étrangers qui ne peuvent déclarer cela publiquement, mais qui m'ont dit en me fixant des yeux : "Vous devez gagner, vous devez battre ce type, on a besoin d'une nouvelle politique !"» La déclaration a aussitôt déclenché cette réplique de Terry Holt, porte-parole de la campagne de Bush : «Les amis étrangers de Kerry peuvent le préférer au président américain, mais cette élection est entre les mains du peuple américain.»

«Conspirations».

Ce n'est pas la première fois que le Grand Old Party accuse Kerry d'avoir des «amis européens». Sur son site Internet, plusieurs pages font allusion à ces amitiés, sous le titre : «John Kerry, International Man of Mystery». On y évoque ses «amis anglais», ses «amis français», et même ses «conspirations». En guise d'illustration, une photo censée démontrer la