Jérusalem de notre correspondant
A l'en croire, la nourriture du Hezbollah était meilleure que celle de la police israélienne, qui le détient dans l'une de ses maisons de repos... C'est ce que prétend Elhanan Tannenbaum, libéré des prisons de l'organisation chiite libanaise, le 29 janvier, et qui n'en finit pas d'énerver ses compatriotes, sinon de les intriguer. Tout, et son contraire, a été dit sur ce colonel de réserve de 57 ans, un artilleur, enlevé à Dubaï en octobre 2000 et acheminé à Beyrouth, où il a été détenu.
Grosse ficelle.
L'homme a menti. La veille de sa remise à Israël, le visage gonflé, il déclarait sur Al-Manar, la chaîne télé du Hezbollah : «Je suis venu au Liban pour obtenir des renseignements sur Ron Arad et, aussi, arranger un peu mes affaires financières...» Le sort du navigateur israélien capturé en 1988 au-dessus du Liban, qui obnubile la population, était une trop grosse ficelle : Tannenbaum, joueur invétéré, perclus de dettes, a été attiré dans ce piège par l'appât d'une transaction juteuse de drogue. Sa qualité d'officier artilleur a alerté les responsables de l'armée, dès sa capture. Associé à de nombreux secrets militaires, allait-il les révéler à ses geôliers ? Car, en l'occurrence, l'armée n'a aucune illusion : tout prisonnier est susceptible de flancher. Des dispositions ont été prises dès la nouvelle de sa présence au Liban, des codes changés, des plans modifiés. «Ce n'est pas pour rien qu'à l'armée on m'appelait "le Génie", prétend Tannenbaum. J