Londres de notre correspondant
Autre lieu, autre traitement. Ils avaient passé deux ans au camp américain Delta sur l'île de Cuba. Rapatriés en Grande-Bretagne, ils avaient été à nouveau arrêtés, cette fois par Scotland Yard. Ils ne seront restés que 28 heures au centre de haute sécurité de Paddington Green, à l'ouest de Londres. Depuis hier à l'aube, les quatre ex-détenus britanniques de la base navale de Guantanamo Bay sont libres. Un cinquième prisonnier avait pu retrouver sa famille peu de temps après son arrivée sur le sol britannique.
Ruhal Ahmed, 22 ans, Asif Iqbal, 22 ans, Shafiq Rasul, 26 ans, Tarek Dergoul, 26 ans, et Jamal al-Harith, 37 ans, avaient atterri mardi soir à bord d'un avion C-17 de la Royal Air Force sur l'aérodrome militaire de Northolt, au nord-ouest de la capitale. Avant même qu'ils débarquent, des policiers les avaient interpellés dans le cadre de la législation antiterroriste. Au terme de la loi, ils pouvaient être incarcérés pendant quatorze jours sans être inculpés.
Témoignages payants.
Selon le Pentagone, la Grande-Bretagne a promis de faire en sorte que les cinq hommes ne «menacent pas la sécurité des Etats-Unis et de leurs alliés». En visite à Boston, le ministre britannique de l'Intérieur, David Blunkett, avait annoncé en début de semaine, que les ex-prisonniers seraient à nouveau interrogés par Scotland Yard et leurs dossiers étudiés avec soin. D'après Clive Stafford Smith, l'avocat de Shafiq Rasul, leur très brève incarcération «n'était qu'une