Tokyo de notre correspondant
Un an à peine après son arrivée à la présidence de la Corée du Sud, Roh Moo-hyun a été destitué vendredi à une large majorité par le Parlement coréen. Une première dans l'histoire de la jeune démocratie. La motion a plongé le pays dans l'une de ces crises dont elle a le secret. L'hémicycle coréen a été le théâtre d'échauffourées et de heurts violents. Furieux, des députés en pleurs ont saccagé leurs bancs, tandis que d'autres faisaient voler leurs chaussures au visage de leurs opposants. Par 193 voix pour et 2 contre, l'Assemblée nationale s'est prononcée dans un vote surprise pour le renversement du chef de l'Etat, accusé de corruption et d'infraction aux lois électorales. Seuls 47 députés, membres de son parti et soutiens fidèles de Roh, ont boycotté le putsch parlementaire.
A valider.
Pour autant, si Roh Moo-hyun, dont l'autorité vacillait depuis des mois, a été destitué, il n'est pas viré. La destitution présidentielle ne peut être jugée que par la Cour constitutionnelle. Neuf jurés y siègent et une majorité de six voix suffirait à valider le vote de défiance. La Cour a six mois pour se prononcer. Mais le sort du Président déchu pourrait être connu plus rapidement. Car les autorités politiques à Séoul sont hantées par le spectre d'une longue crise politique. «La procédure sera rapide», a précisé le président de la Cour constitutionnelle. Toutefois, si celle-ci exprimait un avis contraire à la destitution, Roh serait de facto réinstallé. Vendredi