Des magistrats qui se font tabasser par des «jeunes patriotes», partisans exaltés du président Gbagbo, dans l'enceinte même du palais de justice d'Abidjan, sous l'oeil complice des policiers. Des membres d'un syndicat étudiant réputé proche du régime qui perturbent les cours dans plusieurs établissements de la capitale économique ivoirienne. Des règlements de compte sanglants en cascade dans l'ouest du pays, où des communautés rivales se disputent le contrôle des plantations de cacao, la principale ressource du pays... Le vent d'optimisme qui avait suivi la visite à Paris de Laurent Gbagbo, début février, n'est plus de mise en Côte-d'Ivoire.
Crise politique.
Cette série d'incidents se déroule sur fond de crise politique. Le 4 mars, le Parti démocratique de Côte-d'Ivoire, qui occupe une place centrale sur l'échiquier politique, a décidé de suspendre sa participation au gouvernement de «réconciliation nationale» mis en place, au printemps 2003, après la signature des accords de Marcoussis. Le «vieux parti» fondé par Félix Houphouët-Boigny accuse le président Gbagbo de l'humilier en permanence.
Ajoutant à la confusion, les ex-rebelles ont récemment provoqué le report sine die du début des opérations de désarmement un volet clé du processus de paix en arguant que les principales mesures prévues par les accords de Marcoussis n'étaient toujours pas adoptées. Tout en s'engageant à appliquer l'«intégralité» de ces accords, le chef de l'Etat n'a pas formellement renoncé à son idée d