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Libération

Une élection à la soviétique

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publié le 13 mars 2004 à 23h44

Moscou de notre correspondante

«Le 14 mars, élection du président de la Russie» : sur fond de drapeau blanc-bleu-rouge, couleurs retrouvées de la Russie, c'est à peu près la seule affiche à laquelle les Russes auront eu droit pendant cette campagne très étrange. Sûr d'être réélu ce dimanche, avec un score qui pourrait dépasser 70 % des voix, à en croire les sondages, Vladimir Poutine n'a daigné ni participer aux débats avec ses concurrents, ni faire de meetings, ni laisser afficher son visage ou son programme. Le Président n'a fait campagne que via les télévisions publiques, qui le montrent à longueur de journaux. Parmi les cinq autres candidats encore en lice, aucun n'est crédité de plus de 5 % des suffrages. Sergueï Glaziev, nationaliste de gauche, apparemment considéré par le Kremlin comme le plus menaçant, a été la cible d'une intense campagne de discrédit, Irina Khakamada, la candidate libérale, est soupçonnée de faire le jeu du Kremlin. Les communistes n'ont présenté qu'un terne spécialiste des questions agricoles, Nikolaï Kharitonov. Le populiste de droite Vladimir Jirinovski a préféré ménager ses bonnes relations avec le Kremlin et ne lancer dans la course que son... garde du corps, Oleg Malychkine. Le cinquième candidat, Sergueï Mironov, est un ami de Poutine. Quant au sixième candidat, Ivan Rybkine, un pion de l'oligarque Berezovski, il s'est retiré après une mystérieuse disparition de cinq jours, qui l'a fait passer pour un guignol.

Face à cette parodie, l'alternati