C'est aujourd'hui que le nouveau Premier ministre Gérard Latortue, nommé vendredi par le président par intérim Boniface Alexandre, devrait soumettre la composition de son gouvernement d'union nationale. Il a poursuivi ses consultations tout au long du week-end. Winter Etienne, le responsable politique des insurgés du Front de résistance nationale, qui contrôle une partie du pays, s'est dit prêt à répondre à son appel. Les représentants de Famille Lavalas, le parti du président déchu Jean-Bertrand Aristide, seraient, selon Gérard Latortue, d'accord sur la «priorité de la réconciliation nationale».
Depuis qu'il a quitté Port-au-Prince, le 29 février, à bord d'un avion affrété par les Etats-Unis, Aristide a multiplié les déclarations pour dire qu'il avait été victime d'un enlèvement. Une version fermement contestée par Washington, qui assure qu'il est parti de son plein gré après avoir signé une lettre de démission. «Maintenant qu'il s'est retiré, Haïti va de l'avant, a affirmé hier la conseillère américaine pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice. La meilleure chose qu'il puisse faire pour son peuple est de rester en retrait.» Les Etats-Unis voient d'un mauvais oeil le voyage d'Aristide en Jamaïque. Washington redoute que ce retour dans les Caraïbes ne relance les tensions en Haïti, où, à la tête d'une force multinationale de 2 600 soldats, les Américains parrainent le processus de transition politique.
En visite éclair à Haïti, le chef d'état-major interarmes américain Ric