Bucarest de notre correspondant
Durement critiqué tant par le Parlement européen que par la Commission pour les abus dans les adoptions d'enfants, le gouvernement roumain a finalement réagi. Selon le projet de loi adopté vendredi et qui doit être débattu en procédure d'urgence par le Parlement, les adoptions internationales deviendront quasiment impossibles. Selon Gabriela Coman, directrice des services roumains de protection de l'enfance, «une famille installée à l'étranger ne [pourra] adopter un enfant roumain que si elle est composée de proches au second degré de l'enfant en question». Autrement dit, l'enfant abandonné ne pourra être adopté que par ses grands-parents, ses frères ou ses soeurs vivant à l'étranger et uniquement lorsque toutes les tentatives pour permettre à l'enfant de rester en Roumanie auront été épuisées.
Confiance trompée. Les autorités roumaines étaient de plus en plus durement mises en cause pour leur laxisme. Début février, la baronne britannique Emma Nicholson, rapporteuse sur la Roumanie au sein du Parlement européen, avait même proposé la «suspension des négociations d'adhésion» de la Roumanie à l'Union européenne, estimant que Bucarest avait «trompé la confiance» de l'UE quant aux adoptions internationales. En 2001, après qu'elle a eu accusé la Roumanie de se livrer à un trafic d'enfants, les autorités avaient instauré un moratoire interdisant les adoptions internationales, le temps d'élaborer une nouvelle loi pour la protection de l'enfance. Cela