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Libération

Syrie: heurts meurtriers entre police et Kurdes

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Les affrontements ont débuté lors d'un match de football vendredi à Qamichli.
publié le 15 mars 2004 à 23h44

Après deux jours d'affrontements entre Kurdes et forces de l'ordre syriennes, qui auraient fait 14 morts, selon l'AFP et Reuters, mais plus de 50, sinon une centaine, selon des sources kurdes locales, la situation restait très tendue hier à Qamichli et dans les autres villes kurdes de la région d'Hassaké, au nord-est du pays. «Il y a eu trop de morts pour que tout redevienne comme avant», affirmait hier un responsable kurde à Paris. Ces manifestations représentent un défi ouvert au régime du parti Baas et elles sont une directe conséquence de la nouvelle donne régionale créée par l'intervention américaine en Irak. La télévision d'Etat a dénoncé «l'action de conspirateurs». Le gouverneur local a accusé les partis kurdes, «qui ont des liens avec l'étranger, d'instrumentaliser les locaux», et le ministre de l'Intérieur, Ali Haj Hammoud, a promis «les plus sévères punitions» contre ceux qui violent la loi.

Colonnes de fumée.

Tout a commencé vendredi à Qamichli, ville peuplée de nombreux Kurdes, lors d'un match de football opposant l'équipe locale «Djihad» («guerre sainte», un nom choisi par le parti Baas) à celle de Dar El Sour, grosse ville arabe sunnite limitrophe de l'Irak. «A l'entrée du stade, les Kurdes étaient fouillés, mais pas les Arabes et la tension a commencé à monter», a raconté un témoin joint par téléphone par des exilés kurdes. Les incidents auraient véritablement éclaté pendant le match lorsque les Arabes se sont mis à hurler des slogans à la gloire de Saddam Huss