New York de notre correspondant
«Je maintiens ce que j'ai dit au juge Bruguière. On m'a toujours assuré que l'enquête sur l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, qui a déclenché le génocide, faisait partie de mon travail. Et puis, quand j'ai trouvé une piste sérieuse, la procureure générale du Tribunal international sur le Rwanda (TPIR), Louise Arbour, m'a demandé de tout arrêter en février 1997. J'étais sous le choc et j'ai démissionné peu de temps après.» Près de dix ans après les faits, Michael Hourigan affirme «que la vérité n'a pas été dévoilée sur le Rwanda». Depuis une semaine, cet ancien enquêteur australien du TPIR est au coeur de la tempête provoquée par le rapport du juge Bruguière sur le Rwanda, révélé par la Liberté de Fribourg et le Monde. Son témoignage est cité longuement par le magistrat français, pour étayer ses accusations selon lesquelles les Nations unies ont fait obstruction au travail de la justice.
Interrogations. Dans un entretien accordé à Libération depuis Adélaïde, Australie, Michael Hourigan, aujourd'hui avocat, a accepté de revenir sur son année passée à Kigali, pour livrer un récit qui soulève de nombreuses interrogations sur le rôle des Nations unies dans le cadre de l'enquête sur le génocide rwandais. Et notamment sur la réticence de l'Organisation à tenter de savoir qui était derrière l'attentat contre l'avion d'Habyarimana, dont la responsabilité a été attribuée , par le juge Bruguière à l'actuel président rwandais, Paul Kagame.
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