Rome, de notre correspondant.
Par une salve d'applaudissements, la majorité gouvernementale de Silvio Berlusconi a accueilli, mercredi, le rejet par la Chambre des députés de la réforme du droit de grâce, qui condamne Adriano Sofri à demeurer en prison. Ancien leader du mouvement d'extrême gauche Lotta Continua (LC), l'intellectuel, aujourd'hui âgé de 61 ans, a écopé en 1997 de vingt-deux ans de réclusion pour avoir commandité le meurtre, en mai 1972, du commissaire de police Luigi Calabresi sur la base du seul témoignage d'un ancien militant de LC. Incarcéré à Pise après huit procès contradictoires, Sofri a toujours clamé son innocence.
Solidarité.
De nombreux hommes politiques, artistes et intellectuels se sont mobilisés pour réclamer la libération de cet universitaire et journaliste de renom qui, dès 1976, avait décidé la dissolution de Lotta Continua. Même Berlusconi s'était prononcé, en 2002, en faveur de sa remise en liberté. En juillet dernier, le président, Carlo Azeglio Ciampi, avait également fait part de sa disponibilité à signer la grâce de Sofri. Mais, techniquement, cette demande doit être soumise au chef de l'Etat par le garde des Sceaux. Or l'actuel ministre de la Justice, Roberto Castelli (Ligue du Nord), s'est toujours opposé à un acte de clémence envers Sofri.
Ces derniers mois, une solution semblait sur le point d'être trouvée à travers la réforme du droit de grâce. Selon le projet de loi du député vert Marco Boato, ce pouvoir devait devenir l'apanage exclusi