Bagdad envoyée spéciale
Tous les soirs, vers 20 heures, alors que la ville semble s'assoupir et que la circulation se ralentit, ce sont d'autres bruits que l'on entend, des explosions, des tirs. A l'approche de l'anniversaire des premiers bombardements américains, ils se sont faits plus violents. Jeudi soir, deux hôtels ont été touchés sans faire de victimes. La veille, un autre établissement de la capitale avait été détruit par une voiture piégée, faisant sept morts. L'attentat a été revendiqué par Al-Qaeda dans un courrier électronique adressé à un journal arabophone à Londres. Contrairement à ceux du jour, les incidents nocturnes n'attirent pas de badauds. Bagdad se calfeutre dans un couvre-feu tacite. Seuls oiseaux de nuit, des policiers irakiens, des soldats américains l'arme au poing et inquiets de se sentir exposés, et des journalistes. Jeudi soir, il n'y avait rien à voir et trois soldats américains, pointant leur arme en direction des nouveaux venus, nous ont dissuadés de nous engager dans le carrefour. Deux journalistes irakiens de la chaîne Al-Arabiya ont eu la malchance de s'y présenter au moment où une voiture tentait de forcer un barrage. Ils ont été abattus. L'un d'entre eux est mort sur le coup, le second est décédé vendredi matin des suites de ses blessures, ce qui a provoqué la colère de ses collègues et de la population. Ce sont les quatorzième et quinzième journalistes tués depuis le début du conflit en Irak.
Sur les routes. En visite surprise hier à Bagdad