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Libération

En Allemagne, le SPD stressé par son congrès

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En déroute, le parti de Schröder se réunit dimanche.
publié le 20 mars 2004 à 23h50

Cottbus envoyée spéciale

«Quand je vois ce que fait Gerhard Schröder, je me dis pauvre Allemagne, tu es tombée bien bas... Un parti comme cela ne mérite même plus de s'appeler Parti social-démocrate, fustige le président des retraités du Brandebourg (en ex-RDA). Il ne faut pas s'étonner que les militants désertent le parti.» Ovation dans la salle de cinéma de Cottbus. Jamais le SPD n'a traversé une telle crise d'identité. Le temps d'une soirée, Klaus Wowereit, le maire SPD de Berlin, joue les punching-balls. Comme d'autres dirigeants, il sillonne la province pour expliquer le bien-fondé des réformes du gouvernement Schröder: «Nous ne pouvions pas continuer à vivre au-dessus de nos moyens, sinon tout le système menaçait de s'effondrer.»

Bassin houiller. Le public, composé de retraités furieux qu'on coupe leurs pensions, de patients qui ne comprennent pas pourquoi ils doivent désormais payer dix euros par consultation, et de chômeurs longue durée bientôt réduits à toucher l'aide sociale, reste sceptique. A Cottbus, on se sent doublement trahi. Fief de la social-démocratie à l'Est, l'ancien bassin houiller a offert à Schröder les quelques voix qui lui manquaient pour remporter les élections de septembre 2002. Et, en remerciement, le gouvernement «rouge-vert» leur sert un programme de coupes sociales. Dans les sondages, les Allemands sont majoritairement favorables aux réformes. Mais «le SPD a commis l'erreur de ne pas présenter dès le départ un concept global permettant de compre