Lille de notre correspondante
Des femmes, voilées pour la plupart, des enfants dans les poussettes, des hommes de tout âge, certains portant le burnous marocain. Pas de slogan, et une seule banderole : «Le terrorisme n'a pas de religion». En silence, 350 musulmans ont manifesté, hier à Lille, «en tant que citoyens européens» à l'appel du Conseil islamique régional, dirigé par Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille sud, «contre le terrorisme» et «en solidarité avec le peuple espagnol meurtri».
Contagion. Mohammed, 33 ans, étudiant marocain, est là pour «dénoncer; tuer des innocents, l'islam l'interdit». Issam, 25 ans, étudiant aussi, trouve que «la majorité doit l'emporter. Or la majorité des musulmans, c'est nous, on ne nous entend pas. Il faut montrer au monde que l'islam, c'est pas ça. Il n'y a pas de religion, il n'y a que des humains. On est tous concernés, le monde est un village». Il avoue avoir été blessé d'apprendre l'existence d'une «piste terroriste marocaine», et craint une montée du racisme en Espagne. Rabia, 47 ans, mère au foyer : «Comment ne pas être malheureux ? Je me mets à leur place.» Elle a peur de la contagion, en France : «Ma fille fait souvent la navette entre Lille et Paris. Et s'il lui arrivait quelque chose ?... Le monde, ça devient n'importe quoi.»
Dorsaf Damak, porte-parole du Collectif pour le libre choix, contre la loi sur le foulard, a observé une minute de silence, avec son mari et ses enfants, lundi, «en ronde, dans le salon». Son fils de 9