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Libération
Interview

«Ben Laden a compris qu'un réseau virtuel marchait bien»

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publié le 22 mars 2004 à 23h52

Eric Denécé est directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CFRR) et directeur de la revue Renseignement et opérations spéciales. Auparavant, il a occupé le poste de conseiller en chef pour les questions de sûreté sur le pipeline controversé de Total en Birmanie, en 1995-96. Pour la première fois, une réunion rassemblera, aujourd'hui et mardi à Dublin, les directeurs des polices européennes des Quinze et des dix futurs Etats membres de l'UE élargie. Les chefs des services de renseignement du «G5» (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Espagne) se retrouveront de leur côté aujourd'hui à Madrid dix jours après l'attentat qui a fait plus de 200 morts attribué aux islamistes.

Faut-il harmoniser les approches nationales du renseignement ?

Non. Pour la lutte antiterroriste, plus on a des canaux d'information différents au niveau du renseignement de terrain, plus c'est efficace pour apprendre, infiltrer, retourner les gens d'en face.

Il peut y avoir un risque de redondance, de concurrence entre les services des différents Etats ?

Cette éventualité a peu de chances de se produire car chaque Etat a des intérêts différents. Les Français surveillent très bien leur territoire et les pays du Maghreb ; les Italiens vont mieux connaître les mouvements islamistes qui transitent par les Balkans et les mafias albanaises. De facto, la répartition des rôles est bien faite. Sauf dans un cas comme l'Espagne où les services secrets locaux, qui travaillaient énormément sur l'ETA,