Taipei envoyée spéciale
Les hurlements de joie poussés par les partisans du président sortant, Chen Shui-bian, lorsqu'ils ont appris, samedi soir, sa réélection face à Lien Chan, son rival du Kouo-min-tang (KMT), auront été de très courte durée. Car, avec une marge microscopique de moins de 30 000 voix soit 0,2 % des 12,9 millions de suffrages exprimés , le charismatique chef de file du Parti du progrès démocratique (DPP) a remporté une victoire plus aigre que douce. Pire : le référendum sur l'avenir des relations entre Taiwan et la Chine communiste (qui considère Taiwan comme une province renégate), sur lequel il avait axé son discours électoral, a été tout bonnement rejeté, faute d'avoir atteint la participation minimum de 50 % de votants.
Prenant acte de ce fragile résultat, le président du KMT a engagé un recours d'invalidation du scrutin dans les minutes qui ont suivi la fin du dépouillement des voix. Justifiant sa démarche par son refus d'accepter des irrégularités constatées dans les bureaux de vote, du nombre étonnamment élevé de bulletins déclarés invalides par la commission électorale (plus de 300 000), ainsi que le «nuage de suspicion» qui entoure, selon lui, l'attentat dont a été victime Chen Shui-bian, vendredi dernier.
Coup monté. L'opacité qui a entouré l'enquête sur cette agression, au cours de laquelle le Président a été légèrement blessé à l'abdomen, et qui, de l'avis général, a eu un effet «sympathie» déterminant en sa faveur, a en effet conduit nombre de