Mexico de notre correspondant
Au Mexique, les images de «caméras cachées» sur le thème des politiciens corrompus sont le dernier cri de la «téléréalité». Depuis quelques semaines, plusieurs vidéos montrant des hauts responsables de parti empochant des kilos de billets en liquide passent en boucle à la télévision. Ces videosobornos (vidéos-pots-de-vin), comme les ont baptisés les Mexicains, sont aussi à l'origine d'une crise politique sans doute la plus importante depuis la fin de règne du PRI (Parti de la révolution institutionnelle), qui gouverna sans discontinuer de 1929 à l'an 2000. Le PRD (gauche) et le PVEM (écologiste), jusqu'alors épargnés par les scandales, ont désormais gagné la réputation du PRI et du PAN (droite) n'étant plus à faire la réputation de partis marron.
Tout commence le mois dernier, lors de la diffusion télévisée d'une cassette divulguant les magouilles du président du Parti écologiste du Mexique. Sur l'écran, Jorge Emilio Gonzalez, play-boy de 32 ans qui dirige l'un des partis Verts les plus riches du monde, est face à un entrepreneur qui souhaite un permis pour construire un complexe touristique sur une plage du Yucatan. «Combien pour nous ?» demande Jorge Emilio Gonzalez. L'homme d'affaires lève deux doigts. «Deux millions de dollars ?» ajoute calmement le jeune politicien. Le chef d'entreprise acquiesce. A la suite de l'épisode télévisé, Jorge Emilio Gonzalez, toujours en poste, affirmera, sans perdre son calme, avoir voulu «tester» le promote