Afin de rétablir l'autorité du gouvernement central dans la ville de Herat, en proie à de violents combats dimanche, le président afghan Hamid Karzaï a envoyé sur place, hier, quelque 600 hommes de la toute nouvelle armée nationale afghane. Casqués, armés entre autres de lance-roquettes et de mitrailleuses, les soldats ont été transportés dans des avions fournis par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Rétif au pouvoir central, le chef de guerre local, Ismaël Khan, ancien héros de la résistance à l'occupation soviétique, avait initialement fait savoir, dimanche, que ces troupes n'étaient pas nécessaires, avant de se raviser une fois mis devant le fait accompli. Entre-temps, un bombardier B-1 de l'armée américaine a survolé la ville à basse altitude. Une démonstration de force appuyée par un ferme appel au calme lancé par l'ambassade des Etats-Unis à Kaboul.
«Emir». Les violents combats de la veille avaient opposé, à coups de chars et d'artillerie lourde, les troupes du chef de guerre Ismaël Khan qui occupe le poste de gouverneur de la province de Herat à la garnison du gouvernement central cantonnée à Herat. Ils se sont soldés par la mort de 120 personnes, dont de nombreux civils, selon un travailleur humanitaire. A l'issue de ces combats, le chef de la garnison, le général Zahir Nayebzada, s'est enfui et les hommes de l'«émir» Ismaël Khan ont fait prisonniers des dizaines de soldats gouvernementaux. L'origine de ces combats demeure floue. Il semble que, ce dimanche, tout ai