Gaza, envoyée spéciale.
Les rues de Gaza étaient désertes, hier matin, la plupart des magasins fermés pendant que brûlaient encore les pneus enflammés par les milliers de manifestants, la veille, pour protester contre l'assassinat de Cheikh Ahmed Yassine. Gaza entrait dans son deuxième jour de deuil. «Notre Cheikh bien-aimé est mort en martyr. Que Dieu le protège. Sharon va payer», déclarait un barbu. «Les sionistes vont souffrir pour leur crime. Cheikh Yassine était notre père, notre modèle, l'inventeur des attaques-martyres», poursuivait Mohsen, 23 ans, un habitant du quartier nord de Cheikh Radouane, bastion du Hamas, dans le cimetière duquel le fondateur du groupe islamiste a été enterré, hier, alors que 200 000 Palestiniens accompagnaient sa dépouille. Au centre-ville, le Hamas avait dressé une tente funéraire. Des centaines d'hommes s'y massaient pour présenter leurs condoléances aux chefs du mouvement. «La réponse du Hamas sera dévastatrice. Sharon ne nous a laissé aucun choix», fulminait un vieil homme. «Il veut détruire Gaza et le Hamas avant de retirer ses troupes, mais il n'a rien compris. Hamas est plus fort que jamais !» ajoutait Mohsen Ayoub.
Condoléances. Un deuil de trois jours et une grève générale avaient été annoncés lundi par Yasser Arafat. Son Premier ministre Ahmed Qoreï s'est rendu hier à Gaza pour présenter ses condoléances aux dirigeants du Hamas. Particulièrement à Abdelaziz al-Rantissi, son nouveau chef. Désigné hier et incarnant l'aile la plus dure