Jérusalem, de notre correspondant.
Israël attend la riposte inévitable, après l'assassinat de Cheikh Ahmed Yassine. Hier, les taxis ont fait de bonnes affaires : beaucoup ont évité les bus, cibles désignées des attentats-suicides... Si une majorité de la population n'a pas d'état d'âme sur la disparition du chef du Hamas (60 % à 61% l'approuvent, selon des sondages de Yédiot Aharonot et Ma'ariv), les citoyens ne sont pas dupes : 81 % des lecteurs de Yédiot pensent que sa mort «augmentera les actes terroristes»...
Charge désamorcée. La journée d'hier a été émaillée d'incidents : tirs de roquettes à Gaza, jets de pierres et cocktails Molotov à Jérusalem et en Cisjordanie. Au barrage de Hawara, à l'entrée sud de Naplouse, une charge explosive sous un camion-citerne a été désamorcée par l'armée israélienne. A Nazareth, près de 3 000 Arabes palestiniens ont manifesté contre l'assassinat de Cheikh Yassine, avec les députés arabes de la Knesset, et prié à sa mémoire.
Israël entend malgré tout poursuivre sa «lutte contre le terrorisme» : outre les chefs du Hamas, le cheikh Nasrallah, chef du Hezbollah libanais, et Yasser Arafat pourraient, eux aussi, se retrouver dans la ligne de mire. Du moins, à en croire le chef d'état-major de Tsahal, Moché Yaalon : «A en juger par leur réaction à l'élimination de Cheikh Yassine, il semble qu'ils se rendent compte que cela se rapproche d'eux...»
Cette spirale de violence, quasi «mafieuse» selon la presse, si elle réjouit la droite, laisse un goût am