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Libération

José Maria Aznar, serial menteur

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Retour sur trois crises qui ont contribué à la défaite du Premier ministre aux législatives.
publié le 24 mars 2004 à 23h55

Madrid, de notre correspondant.

Interrogé lundi soir sur la chaîne privée Telecinco sur les raisons de la défaite du Parti populaire (PP, droite), à l'issue des législatives du 14 mars (gagnées par les socialistes), un José Maria Aznar peu à son aise a répondu : «Il nous manque de la perspective pour l'expliquer.» Les observateurs, eux, avancent déjà deux explications : le PP a payé dans les urnes le prix de son engagement pro-Bush en Irak, trois jours après les attentats à Madrid qui ont fait 190 morts, selon un bilan révisé hier, et qui seraient dus à des islamistes proches d'Al-Qaeda. Les électeurs auraient aussi sanctionné le gouvernement pour avoir sciemment privilégié la piste d'ETA, plus rentable électoralement. Le sentiment que le PP a tenté de manipuler l'opinion et les médias a été d'autant plus fort qu'il y a eu des précédents. Retour sur trois «crises» qui ont contribué à éroder la crédibilité du gouvernement Aznar.

La grève générale

Le 20 juin 2002, à l'initiative des deux grands syndicats espagnols, Commissions ouvrières (CCOO) et l'Union générale des travailleurs (UGT), les salariés sont appelés à une grève générale pour protester contre un décret-loi visant à réduire les allocations chômage. Ce même jour en début de matinée, le porte-parole du gouvernement, Pio Cabanillas, déclare : «Il n'y a pas de grève générale !» Toute la journée, on observe des débrayages dans tous les secteurs d'activité, au point que la Garde civile et l'armée de terre sont mobilisées pou