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Libération

La Pologne cherche une sortie honorable

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Désormais isolé, Varsovie ne peut se permettre de bloquer le projet de Constitution.
publié le 25 mars 2004 à 23h56

Varsovie, envoyée spéciale.

Lâchée par l'Espagne avec qui elle faisait front commun dans la bagarre sur la Constitution européenne, la Pologne cherche à présent une porte de sortie honorable, qui lui épargne l'humiliation d'une défaite face à son opinion et lui permette de sortir de son isolement. Les dirigeants polonais clament la nécessité d'un compromis, sans qu'on sache toutefois jusqu'où leur volonté affichée d'ouverture pourra se traduire dans les faits.

Avec l'Espagne de José Maria Aznar, la Pologne avait été l'un des facteurs de blocage lors du sommet de Bruxelles qui avait dû, en décembre, renoncer à trouver un accord sur la Constitution de l'Europe élargie. Les deux pays s'étaient battus jusqu'au bout pour le maintien du système de vote à la majorité qualifiée, adopté au sommet de Nice en 2000, qui les a nettement avantagés en leur octroyant à chacun presque autant de voix au Conseil des ministres que l'Allemagne, le plus grand pays de l'UE.

Conséquences concrètes. Sans que Varsovie paraisse bouger sur le fond, le ton a évolué. Les dirigeants polonais ne refusent plus a priori d'évoquer le principe de double majorité prévu dans le projet de Constitution, selon lequel une décision est adoptée au Conseil par 50 % des Etats, représentant 60 % de la population. Ce système, à condition que les pourcentages soient revus à la hausse pour alourdir le poids des pays moyens, «pourrait être intéressant, a déclaré le président Aleksander Kwasniewski lors d'une récente rencontre a