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Portrait

Rantissi, l'enfant de Gaza élevé à l'école du Hamas

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Ce pédiatre de 56 ans, radical, prend la tête du groupe islamiste.
par Alice BEAUMONT
publié le 25 mars 2004 à 23h56

Gaza, envoyée spéciale.

Le mouvement islamiste Hamas a nommé comme successeur au cheikh Ahmad Yassine ­ assassiné lundi par Israël ­ son homme fort à Gaza, le pédiatre de 56 ans, Abdelaziz al-Rantissi. Celui-ci dirigera l'organisation dans la bande de Gaza alors que le chef du «politbüro» du Hamas à Damas, Khaled Machaal, servira de leader suprême au mouvement. Rantissi a déjà donné, ces derniers jours, un aperçu de la stratégie qu'il entendait poursuivre : «Israël ne sera jamais en sécurité [...]. Nous combattrons [les Israéliens] jusqu'à ce que la Palestine soit libérée, toute la Palestine.» En revanche, il a nié vouloir s'en prendre aux Etats-Unis, affirmant qu'il s'en tenait à la lutte «contre les occupants».

Rantissi a trouvé refuge dans la bande de Gaza, comme la plupart de ses habitants, après la création d'Israël en 1948. Né le 23 octobre 1947 dans le village de Yebna, au nord de Gaza, il déclarait hier qu'«il ne peut pas y avoir de paix tant que les réfugiés palestiniens ne peuvent rentrer chez eux. Ma maison est toujours debout à Yebna. Je compte bien y revenir». Petit et trapu, portant des lunettes, les cheveux et la barbe poivre et sel, Rantissi est quasiment un miraculé puisqu'il avait échappé, le 10 juin 2003 à Gaza, à une tentative de liquidation par l'armée israélienne. Il avait été légèrement blessé à une jambe. Depuis l'hôpital, il avait averti: «Aucun juif ne restera en Palestine.»

Ces propos sont typiques d'un homme qui n'a jamais fait dans la demi-mesure et