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Libération

Blair signe le retour en grâce du Libyen Kadhafi

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Première visite en soixante ans d'un chef de gouvernement britannique à Tripoli.
publié le 26 mars 2004 à 23h57

Londres de notre correspondant

Trois mois après l'abandon de son programme de destruction massive, Mouammar Kadhafi a reçu, hier sous sa tente dressée près de Tripoli, sa récompense en la personne de Tony Blair. Une visite historique pour un homme traité il y a encore quelques mois en paria. Le chef d'un régime associé aux attentats de Lockerbie ou d'UTA a même été donné en exemple pour son rôle dans la croisade contre le «terrorisme» d'Al-Qaeda.

Passé chargé. Pour le Premier ministre britannique, la page est tournée. «Notre rapprochement avec la Libye aujourd'hui montre qu'il est possible pour le monde arabe de coopérer avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne dans la lutte contre un ennemi commun, l'extrémisme fanatique et le terrorisme d'Al-Qaeda», a-t-il déclaré. Et d'appeler à la construction entre les deux pays d'un «nouveau partenariat, sans oublier le passé». Un passé encore chargé. La Libye n'a toujours pas reconnu sa responsabilité dans le meurtre d'une policière britannique, Yvonne Fletcher, devant son ambassade à Londres, en 1984.

Tony Blair n'est pas le premier dirigeant occidental à faire un passage à Tripoli. Il a été précédé ces derniers mois par ses homologues espagnol et italien, plus récemment par le secrétaire d'Etat adjoint américain William Burns, et pourrait être suivi prochainement par Jacques Chirac. Mais sa visite, la première d'un chef de gouvernement britannique en soixante ans, marque le retour en grâce du bouillant Guide de la révolution libyenne.