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Libération

Rwanda : Kagame charge à nouveau Paris

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Le Président avance des «preuves» de l'implication française dans le génocide de 1994.
publié le 26 mars 2004 à 23h57

Kigali envoyés spéciaux

C'est une querelle qui ne se vide pas. Le président rwandais Paul Kagame s'en est une nouvelle fois pris à la France, hier lors d'une conférence de presse, pour son rôle «avant, pendant et après le génocide» de 1994, qui a causé la mort de 800 000 Tutsis et opposants hutus. «On ne peut pas continuer à prétendre de ne pas connaître les faits», a-t-il lancé, avant de citer trois «preuves» de l'implication française. Il a rappelé une mise en garde du directeur des Affaires africaines au Quai d'Orsay lors de sa visite à Paris, en 1992. «Si vous n'arrêtez pas tout de suite les combats, le temps d'arriver à Kigali, vos familles seront mortes», lui aurait dit Paul Dijoud. Phrase rapportée aussi par le journaliste Patrick de Saint-Exupéry (1). Deuxième élément à charge : le rôle présumé du lieutenant-colonel Chollet, chef du détachement d'assistance militaire et d'instruction (Dami), et conseiller auprès du chef d'état-major rwandais, dans l'«entraînement» des milices et dans le «commandement» de l'armée lors des combats.

Acte d'hostilité. Enfin, répondant à Dominique de Villepin, qui a déclaré que la France avait sauvé des «centaines de milliers de vies» au Rwanda en 1994 et «fait la lumière sur son rôle» lors de la mission d'information parlementaire de 1998, Kagame a reproché à l'armée française, dépêchée dans le cadre de l'opération Turquoise, d'avoir «sauvé ceux qui tuaient [les génocidaires hutus qui ont pu s'enfuir au Zaïre] et non pas ceux qui étaient t