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Libération

La Côte-d'Ivoire toujours sous tension

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Le processus de paix est de plus en plus menacé.
publié le 27 mars 2004 à 23h57

Au lendemain de la «folle journée», comme l'appellent déjà les médias locaux, le président Laurent Gbagbo s'est adressé vendredi soir à ses concitoyens. Au cours d'une allocution télévisée, il a accusé les partis d'opposition «d'insurrection contre la République» avant de leur demander... de revenir au gouvernement. Comme une provocation.

Jeudi, les forces de sécurité agissant en vertu d'un décret présidentiel interdisant toute manifestation jusqu'au 30 avril, ont tiré à balles réelles sur les partisans de l'opposition qui entendaient défiler dans le centre d'Abidjan. Bilan officiel : 25 morts, dont deux policiers lynchés par la foule. L'opposition évoque pour sa part le chiffre de 120 victimes.

L'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a dénoncé la brutalité avec laquelle les forces de l'ordre sont intervenues. «Assimiler des manifestants civils à des combattants ennemis est inacceptable», a-t-elle indiqué.

Un message que le parti présidentiel n'est pas disposé à entendre. Le Front populaire ivoirien a accusé un «bloc rebelle» où figurent pêle-mêle les Forces nouvelles (ex-rebelles), le Rassemblement des républicains d'Alassane Ouattara et le Parti démocratique de Côte-d'Ivoire d'Henri Konan Bédié, qui avaient appelé à manifester. Appel à des manifestations confirmé vendredi soir, au risque de voir le sang couler encore à Abidjan. «Les jeunes patriotes (proches du pouvoir, ndlr) manifestent. Pourquoi ceux qui soutiennent les accords de Marcoussis devra