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Libération

Le règne menacé de «Babou», tyran d'Adjarie

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Les élections législatives pourraient mettre fin à la dictature dans la petite république autonome de Géorgie.
publié le 27 mars 2004 à 23h57

Batoumi (république d'Adjarie) envoyée spéciale

Palmiers et magnolias, plages de galets, plantations de thé et de mandariniers... Entre mer et montagne, la petite république autonome géorgienne d'Adjarie offre un décor somptueux pour un des derniers drames de la décomposition de l'empire soviétique. Depuis 1991, ce petit bout de terre (400 000 habitants) au bord de la mer Noire est aux mains d'un autocrate local, Aslan Abachidze, 65 ans, qui a profité du soutien de ses «amis» russes pour s'y ériger un pouvoir quasi féodal, détourner à son profit les revenus du port de Batoumi et, assurent ses opposants, laisser fleurir un vaste trafic d'armes et de stupéfiants. Un des ministres du gouvernement local, beau-frère d'Aslan Abachidze, chargé de la Sécurité , est surnommé le «Narco-Baron» dans tout Batoumi. Et l'un des «amis» russes de cette petite satrapie balnéaire, Grigori Loutchanski, venu tout récemment encore avec le maire de Moscou apporter son soutien au despote local, est connu en Russie comme un spécialiste du blanchiment d'argent, ayant aussi à voir avec le trafic d'armes.

«Pépé». Les élections législatives de ce dimanche en Géorgie devraient sonner le glas de cette minidictature, escompte le nouveau président géorgien Mikhaïl Saakachvili. Il espère que les Adjares, encouragés par la révolution de novembre dernier dans le reste du pays, oseront enfin lui exprimer leur soutien et se révolter en cas de fraudes. «Débarrassez-nous de notre Saddam Hussein», implore aussi un vi