Jérusalem, de notre correspondant.
L'accusation est devenue publique : corruption. Le feuilleton judiciaire dit de «l'île grecque», dont le Premier ministre israélien Ariel Sharon et son fils Guilead sont les principales vedettes, a connu hier son point d'orgue. Le procureur d'Etat Edna Arbel a officiellement recommandé que le Premier ministre Ariel Sharon soit inculpé dans cette affaire de corruption. Il a soumis cette recommandation au conseiller juridique du gouvernement, Menachem Mazouz, qui a le dernier mot sur une éventuelle inculpation. Selon ses proches, le magistrat devrait «trancher en personne, et en dernier ressort, en se fondant sur des arguments purement judiciaires».
L'affaire de «l'île grecque» empoisonne le climat public depuis de nombreux mois. Longtemps, Sharon a nié toute implication, mais Edna Arbel est persuadée qu'il «ne pouvait être dans l'ignorance des relations» entre son fils Guilead et l'entrepreneur David Appel. Entre 1998 et 2001, cet homme d'affaires avait recruté Guilead Sharon comme «conseiller touristique» afin de l'aider dans un projet d'investissement dans une île grecque pour des installations balnéaires, qui n'ont jamais vu le jour. Sharon, alors ministre des Affaires étrangères, a-t-il facilité les choses auprès des autorités grecques pour l'employeur de son fils ? Après lui avoir promis un défraiement de 3 millions de dollars, David Appel a versé 10 000 dollars mensuels à son conseiller, bien après que l'affaire eut tourné court. De surc