Provinces de Khost et Paktika, envoyé spécial.
Nawaz Affredi est militaire. Depuis six mois, il est basé à Gulamkhan, à la frontière pakistano-afghane. Sa mission : surveiller les mouvements des talibans et des fondamentalistes d'Al-Qaeda. Confortablement assis sur une chaise, un thé à la main, il observe d'un oeil distrait les collines qui séparent son pays, le Pakistan, de l'Afghanistan. Quelques voitures s'arrêtent devant la mince barrière du poste de douane. D'un geste, Nawaz Affredi envoie l'un de ses hommes vérifier les papiers du chauffeur. Il s'exécute d'une manière nonchalante. «Nous sommes là pour aider les autorités de Kaboul à assurer leur propre sécurité. Nous avons aidé les talibans, il y a dix ans, pour que la guerre cesse en Afghanistan. Désormais, nous luttons contre eux, car ils déstabilisent leur pays», confie le responsable du petit poste-frontière.
«Passoire». A quelques mètres de là, des soldats afghans dépenaillés regardent passer les véhicules. De temps en temps, ils se lèvent, font semblant de fouiller un coffre et se remettent à parler entre eux. «La frontière entre nos deux pays est une passoire, alors à quoi bon se fatiguer», soutient l'un d'eux. «Même nous, Afghans, nous ne savons pas reconnaître un terroriste d'un simple villageois», avoue un soldat, avant d'ajouter : «De toute façon, les villages sont complètement acquis aux talibans. Ils aident les membres d'Al-Qaeda à franchir la frontière par les chemins de contrebande qu'ils utilisent normale