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Libération

Paris muet sur les massacres ivoiriens

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La France, qui a 4000 hommes déployés, n'a toujours pas réagi après les exactions de jeudi.
publié le 30 mars 2004 à 0h00

Après les violences de la semaine dernière, c'est maintenant l'heure des comptes macabres et des calculs diplomatiques à Abidjan. Malgré les appels des dirigeants de l'opposition à redescendre dans la rue, la capitale ivoirienne est restée calme hier. Le bilan officiel fait état de 37 morts, l'opposition en annonce entre 350 et 500. Garante des accords de paix signés en janvier 2003 à Marcoussis et principal soutien du président Laurent Gbagbo, la France se retranche dans un silence embarrassé. Ni Jacques Chirac, pressé dimanche par un leader des anciens rebelles d'intervenir militairement, ni Dominique de Villepin n'ont fait de commentaires sur les violences de la semaine dernière, nouvelle flambée d'une longue série dans un pays encalminé entre guerre et paix depuis des mois. Un porte-parole du Quai d'Orsay a simplement indiqué «suivre avec une extrême attention l'évolution de la situation». «Pour le moment, nous sommes en train d'effectuer des recoupements sur le nombre de victimes, a-t-il indiqué. Nous ne disposons pas encore de chiffres confirmés.»

Charnier. De source indépendante, la répression de la manifestation de jeudi et les exactions qui ont suivi auraient fait au moins 200 morts et 400 blessés. «Pendant la marche elle-même, il n'y a pas eu plus de quinze à vingt tués, explique un diplomate. Les actes de vengeance et les tueries arbitraires ont eu lieu pour l'essentiel dans les jours suivants.» Comme lors de l'élection contestée de Laurent Gbagbo, en octobre 2000,