Londres de notre correspondant
De l'aveu même de Scotland Yard, il s'agit d'une des plus grandes opérations antiterroristes jamais menées sur le territoire britannique. Hier, à l'aube, plus de 700 policiers appartenant à pas moins de cinq services différents ont conduit une série de raids à Londres et dans sa grande banlieue. Ils ont arrêté au total huit personnes, procédé à vingt-quatre perquisitions et surtout saisi 500 kg de nitrate d'ammonium. Un engrais chimique, réservé aux agriculteurs, mais qui, une fois mélangé à du fioul ou d'autres produits chimiques, peut servir de puissant explosif.
Nitrate d'ammonium. Le royaume a-t-il échappé à une attaque terroriste majeure qualifiée encore récemment d'«inévitable» par le chef de Scotland Yard, sir John Stevens ? Enfoui dans un sac en plastique, le fertilisant a été découvert dans un entrepôt à Henwell, à l'ouest de la capitale. Selon les enquêteurs, il était en quantité suffisante pour provoquer des dégâts aussi considérables que la bombe de l'Armée républicaine irlandaise, qui avait ravagé Canary Wharf, le quartier financier sur les bords de la Tamise, en 1996. Les islamistes radicaux ont utilisé du nitrate d'ammonium dans plusieurs attentats récents, à Bali, Istanbul ou Riyad.
Agés de 17 à 32 ans, les huit hommes qui ont été interpellés dans le cadre de la législation antiterroriste détiennent la nationalité britannique, et seraient d'origine pakistanaise. Ils n'ont «pas de lien» avec les récents événements de Madrid, a préci