Je me réfère à l'article «Pétrole contre nourriture : l'ONU en eaux troubles», paru le 23 mars. Selon M. Rousselot, le magazine National Review aurait «révélé» que M. Kojo Annan, fils du secrétaire général, «avait travaillé pour une entreprise suisse qui aurait participé aux opérations frauduleuses de "pétrole contre nourriture"». Le fait que Kojo Annan a travaillé pour l'entreprise suisse Cotecna entre 1995 et 1998 n'est pas exactement une révélation. Cette information avait été publiée par le Sunday Telegraph, de Londres, en janvier 1999.
En fait, à partir du 1er mars 1998, M. Kojo Annan n'avait qu'un contrat de consultant avec Cotecna, exclusivement pour des projets au Nigeria (où il réside) et au Ghana. En décembre 1998, lorsque le comité des contrats de l'ONU a assigné à Cotecna (qui avait soumis l'offre la moins chère) le contrat pour l'authentification des biens importés par l'Irak dans le cadre du programme «pétrole contre nourriture», aucune des personnes impliquées dans cette décision n'était au courant du lien entre ladite entreprise et M. Kojo Annan lien qui, d'ailleurs, a cessé d'exister dans le courant de ce même mois de décembre 1998.
Depuis lors M. Kojo Annan n'a eu aucun lien, quel qu'il soit, avec Cotecna ou avec une autre entreprise faisant des affaires avec l'ONU. D'ailleurs, en suggérant que Cotecna aurait participé à des opérations «frauduleuses» en rapport avec le programme «pétrole contre nourriture», Libération va au-delà de ce qui a été allégué dans