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Libération

Najaf, ville sainte chiite de la mosquée au prétoire

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publié le 31 mars 2004 à 0h01

Najaf envoyée spéciale

Le temps a cessé de couler près de la mosquée de l'imam Ali, l'un des lieux saints de l'islam chiite, au coeur de Najaf, une ville où rien ne semble exister hors de la religion. Ce ne sont que pèlerins aux regards exaltés, femmes réduites à de longues formes noires sous leur voile, vendeurs d'étendards et d'écharpes aux couleurs de l'islam, bouquinistes offrant aux fidèles les écrits des dignitaires religieux. La ville qui abrite la plus grande nécropole du chiisme accueille aussi les plus grandes universités islamiques, chaque ayatollah fondant son école et formant ses disciples.

Sentences. C'est dans ses ruelles grouillantes que se trouve l'une des institutions les plus actives et les moins connues d'Irak, le tribunal central islamique, mis en place par les fidèles de Moqtada al-Sadr, le dirigeant radical du Mouvement du deuxième martyr, en référence à son père, Mohammed Sadek al-Sadr, un ayatollah assassiné par le régime de Saddam Hussein, en 1999. Ses partisans l'appellent «le tribunal légitime», à la différence des tribunaux d'Etat, jugés illégitimes. Il prononce ses sentences en se basant sur la charia, les tribunaux d'Etat jugeant eux encore au nom des lois adoptées à l'époque de Saddam.

C'est un petit immeuble d'un étage tournant autour d'une cour carrée. Au premier, dix pièces servent de salles d'audience. Plaignants et accusés s'y trouvent seuls avec un juge, un cheikh et son greffier, tous assis sur des tapis. «C'est pour continuer son oeuvre q