«Ils m'ont rendu orphelin à 16 ans, je veux seulement qu'on arrête les assassins de mon père. Je ne veux même pas les voir. Pendant la confrontation (à la police judiciaire de Nîmes, ndlr), je me suis rappelé le visage de mon père... On a essayé de les faire juger en Algérie, mais là-bas il n'y a pas de droit, on a peur de parler, alors on est venu en France parce qu'on a confiance dans sa justice...» Hier, le désespoir de Houari Saïdane et Fethi Azzi était à la mesure de leur désillusion. Et du risque qu'ils ont pris en venant témoigner en France alors qu'ils vivent toujours à Relizane contre les frères Abdelkader et Adda Mohamed (Libération d'hier). A la suite d'une plainte de la FIDH et de la Ligue des droits de l'homme, ces deux miliciens, qui ont terrorisé la population de cette ville de l'Ouest algérien, avaient été interpellés lundi et présentés devant un juge à Nîmes, où ils sont installés depuis 1998.
Contrôle judiciaire. Mardi soir, à l'issue de quarante-huit heures de garde à vue et en dépit de témoignages accablants, ils n'ont pas été mis en détention, mais libérés et placés sous contrôle judiciaire (ils ne peuvent pas quitter la France et doivent se présenter au commissariat une fois par mois). Une décision d'autant plus étonnante que le procureur de Nîmes avait lui-même requis leur mise en détention, compte tenu notamment de «la gravité des faits et du risque de pression». Le juge des libertés et de la détention en aura décidé autrement, arguant de «l'ancien