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Libération

Des Mères de Tiananmen arrêtées à Pékin

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Le régime ne veut pas réhabiliter le mouvement démocratique de 1989, écrasé dans le sang.
publié le 2 avril 2004 à 0h04

Pékin, correspondance.

Deux jours après leur arrestation surprise, Ding Zilin, Zhang Sianling et Huang Jinping n'avaient donné, mardi, aucune nouvelle à leurs familles. L'interpellation simultanée à leur domicile respectif de ces trois femmes, actives membres du groupe baptisé Mères de Tiananmen, laisse pourtant peu de place au doute, à l'approche du quinzième anniversaire du mouvement démocratique étudiant réprimé dans le sang le 4 juin 1989 : il s'agirait d'un «avertissement» lancé par le pouvoir. Un avertissement à ceux qui, comme ces trois femmes (ayant perdu fils ou mari en 1989) ou les autres familles de victimes, militent pour obtenir du régime communiste qu'il réhabilite un mouvement officiellement qualifié de «contre-révolutionnaire», s'explique publiquement sur le massacre et lance des poursuites juridiques contre ses responsables.

Témoignages. Outre une manoeuvre d'intimidation, cette triple arrestation aurait, selon l'organisation Human Rights in China, été motivée par les témoignages apportés par Ding Zilin, Zhang Sianling et Huang Jinping dans une vidéo destinée à la Commission des droits de l'homme (CDH) de l'ONU, actuellement en session à Genève. Une instance vis-à-vis de laquelle les dirigeants chinois se montrent de plus en plus chatouilleux. Ils ont ainsi piqué une officielle crise de colère lorsque les Etats-Unis ont annoncé, la semaine dernière, leur intention d'y déposer une résolution contre la Chine. Avant de publier, mardi, un livre blanc intitulé Prog