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Libération

Elections à haut risque au Sri Lanka

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L'enjeu du scrutin est la poursuite du dialogue avec la guérilla tamoule.
publié le 2 avril 2004 à 0h04

New Delhi, correspondance.

Pour la troisième fois en quatre ans, les Sri Lankais se rendent aux urnes aujourd'hui, dans le cadre d'élections anticipées destinées à mettre fin à une cohabitation devenue ingérable. L'enjeu est en effet de déterminer qui, des partis de la Présidente et du chef de gouvernement sortant, est plus à même de poursuivre le fragile processus de paix en cours avec les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE), le mouvement armé qui lutte depuis vingt ans pour l'indépendance des régions tamoules du nord-est. Engagés en 2002 par le Premier ministre Ranil Wickremesinghe, les pourparlers sont au point mort depuis que la présidente, Chandrika Kumaratunga, a tenté de s'immiscer dans les négociations à l'automne dernier. La rivalité entre ces deux personnages tient le pays en otage depuis maintenant six mois.

D'un côté, Wickremesinghe se targue d'être le seul à avoir réussi à entamer un dialogue durable avec la guérilla. Le cessez-le-feu, signé sous l'égide de la Norvège, dure depuis maintenant plus de deux ans, une première dans ce pays où la guerre civile a déjà fait plus de 64 000 morts. La Présidente accuse son rival de compromettre la «sécurité nationale» en faisant trop de concessions aux Tigres. D'où sa décision de dissoudre l'Assemblée, début février, dans l'espoir de voir son parti, l'Alliance pour la liberté (AF), revenir au pouvoir.

Le pari pourrait s'avérer risqué. Selon les sondages, ni l'AF ni le Parti national unifié de Wickremesinghe ne devra