Bruxelles (UE), de notre correspondant.
La Commission européenne ressemble de plus en plus à un bateau fantôme. L'un après l'autre, les commissaires, dont le mandat court pourtant jusqu'au 1er novembre, quittent Bruxelles. Mercredi, c'était au tour de Michel Barnier, le commissaire chargé des Fonds structurels (aides régionales) et des Réformes institutionnelles, de regagner Paris pour occuper le Quai d'Orsay. La semaine précédente, Pedro Solbes, titulaire des Affaires économiques et financières, avait accepté le poste de ministre des Finances dans le gouvernement du socialiste Zapatero. Le 12 février, la socialiste grecque Anna Diamantopoulou avait donné le signal du sauve-qui-peut en se présentant aux élections législatives dans son pays.
L'hémorragie n'est pas finie : Loyola de Palacio, commissaire espagnole chargée des Transports et de l'Energie, devrait figurer sur la liste du Parti populaire pour les européennes du 13 juin. La plupart des vingt commissaires ont la tête ailleurs, en particulier ceux qui savent qu'ils n'ont aucune chance d'être reconduits comme le socialiste français Pascal Lamy, chargé du Commerce extérieur, qui a annoncé vendredi sa candidature à la présidence du FMI ou qui ne le souhaitent pas comme les Britanniques, Chris Patten et Neil Kinnock.
Chacun cherche donc un point de chute et s'occupe de moins en moins de ses dossiers. Romano Prodi, le président de l'exécutif , tente de donner le change : «Le fait que les gouvernements, pour dépasser une