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Libération

Bucarest tiraillé entre Europe et Etats-Unis

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Pour la Roumanie, l'UE est un gage de prospérité et l'Otan une garantie de sécurité.
publié le 3 avril 2004 à 0h06

Bucarest, de notre correspondant.

«Des bases américaines en Roumanie ?... Bien sûr, nous avons fait des propositions, mais, si vous connaissez la date de leur arrivée, n'hésitez pas à m'en parler...» Le sourire au coin des lèvres, le ministre roumain de la Défense explique que l'adhésion de la Roumanie à l'Otan dépasse l'enjeu des GI qui arriveront en Roumanie. «Nous sommes le pays le plus important parmi ceux qui intègrent l'Otan, et nous avons déjà fait nos preuves, car plus de 1 500 soldats servent actuellement dans des missions de maintien de la paix en Afghanistan, au Kosovo, en Bosnie et en Irak», affirme Ioan Mircea Pascu. Selon le ministre, la Roumanie ne se contentera pas d'être un «consommateur» de sécurité, elle sera également un «fournisseur».

Offensive de charme. Recalée de justesse au précédent élargissement de l'Otan en 1997, le pays a depuis lors mis les bouchées doubles pour ne pas rater celui de 2004. Outre une réforme en profondeur des forces armées, les autorités de Bucarest ont lancé une offensive de charme envers les Etats-Unis. Ainsi, en 2002, la Roumanie a été le premier pays au monde à signer avec Washington le document garantissant l'impunité des soldats américains devant la Cour pénale internationale (CPI), ce qui lui avait attiré les foudres de l'Union européenne. De même, Bucarest a soutenu de manière inconditionnelle l'offensive américaine en Irak. Plus de 700 soldats roumains s'y trouvent aujourd'hui. Alors que le débat s'installe dans des pays c