Moscou, de notre correspondante.
Pour cause d'élections régionales perdues, Jacques Chirac se sera fait voler la primeur par Gerhard Schröder, premier chef d'Etat ou de gouvernement européen à venir, hier à Moscou, rencontrer Vladimir Poutine après sa réélection triomphale du 14 mars dernier. Le président français, qui avait prévu d'être le premier, a finalement reporté sa visite à ce samedi. En «gage d'amitié», assure-t-on de source française, il n'en sera pas moins invité à visiter un site très secret, le centre d'essais et de contrôle spatial militaire de Krasnoznamensk. Situé à 45 kilomètres de Moscou, il contrôle pratiquement tous les satellites civils et militaires russes. Jacques Chirac sera le premier chef d'Etat étranger invité à le visiter, se flatte-t-on côté français, y voyant là une preuve de la relation de confiance nouée avec Vladimir Poutine.
«Jacques Chirac fait partie des interlocuteurs privilégiés de Vladimir Poutine, au même titre que Gerhard Schröder, Silvio Berlusconi, et Tony Blair dans une moindre mesure, nuance Maxime Ioussine, chef du service étranger du quotidien russe Izvestia. Poutine ne manque pas une occasion de le rencontrer : dans la perspective de l'élargissement de l'Union européenne, il est très désireux d'entretenir ce dialogue direct avec quelques grands de l'UE, avec qui il s'entend plus facilement qu'avec les eurocrates de Bruxelles.»
Ce samedi à Moscou, Jacques Chirac devrait également officiellement inviter Vladimir Poutine à participer