Des militaires français pourraient bientôt patrouiller dans les rues d'Abidjan, aux côtés des forces de sécurité ivoiriennes. «La France vient de donner son accord pour aider la Côte-d'Ivoire à sécuriser Abidjan», a assuré jeudi soir le ministre de la Sécurité intérieure, Martin Bléou. Côté français, les choses ne semblent pas aussi claires. «C'est à l'étude», affirme-t-on prudemment à l'état-major. Mercredi, le général Bentégeat, chef d'état-major des armées, avait assuré : «S'il y a une claire demande (...), ce sera quelque chose que nous devrons étudier.» Mais les militaires français ne sont pas très chauds pour se retrouver aux premières loges. «Nous n'allons pas prendre la responsabilité de tous les commissariats de la ville», assure un militaire. Surtout dans une agglomération de trois millions d'habitants, qui vient d'être le théâtre de violences politiques.
Selon la police ivoirienne, 37 personnes ont été tuées lors d'une manifestation à Abidjan le 25 mars. Les opposants au président Gbagbo parlent de 300 morts, alors que des observateurs indépendants, jugés crédibles par l'armée française, évoquent le chiffre de 150 à 200, tenant compte des violences des jours suivants. Vendredi, les Nations unies ont annoncé l'envoi d'une équipe de spécialistes pour tenter de dresser un bilan.
Dimanche, l'ONU prendra également la responsabilité d'une force de Casques bleus, l'Onuci, dont les effectifs devraient à terme s'élever à plus de 6000. La France y contribuera avec 200 soldats