Résignée, à contrecoeur, à voir l'Otan s'étendre à l'Est, la Russie a multiplié les marques de mécontentement à l'approche du nouvel élargissement de l'Alliance (lire encadré). En 1999, l'adhésion de la Pologne, de la Hongrie et de la République tchèque avait déjà été péniblement ressentie à Moscou. Mais cette fois, avec l'entrée de trois ex-Républiques soviétiques, le vieil ennemi de la guerre froide prend ses quartiers aux portes mêmes de la Russie, qui voit se concrétiser l'un de ses vieux cauchemars.
Partenariat. L'annonce, la semaine dernière, de patrouilles aériennes de l'Otan dans le ciel des trois pays Baltes Lettonie, Estonie et Lituanie a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Cela «correspond peu à l'esprit de partenariat» entre l'Otan et la Russie, a aussitôt protesté le ministère russe des Affaires étrangères. Mercredi, la Douma (Chambre des députés) adoptait une résolution demandant «un renforcement de la défense de la Russie, qui est en situation difficile», évoquant un redéploiement près des Républiques baltes.
En réalité, Moscou ne peut rien face à la volonté des ex-satellites de l'URSS de rejoindre l'Otan et à celle de l'Alliance de les accueillir. Pour cette raison, après les gesticulations du président Boris Eltsine, Vladimir Poutine a préféré adopter une attitude pragmatique. Tout en restant hostile à un élargissement, il n'a pas tenté de s'y opposer. Mais il a fait pression pour donner plus de voix à Moscou : le «conseil à 20» Otan-Russie a