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Libération

Mexico adopte la méthode Giuliani

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L'ancien maire de New York a vendu ses conseils aux Mexicains pour réduire la criminalité.
publié le 3 avril 2004 à 0h05

Mexico, de notre correspondant.

Contre l'insécurité et la délinquance qui le minent, Mexico fait le pari de la «tolérance zéro». Fin 2002, la mégalopole, classée parmi les plus dangereuses du monde, se paie les services de Rudolph Giuliani, ancien maire de New York, célèbre pour ses succès en la matière. «Pourquoi Giuliani ? Les résultats obtenus par son administration sont parmi les plus belles réussites internationales pour réduire la criminalité», expliquent les élus de la municipalité latino-américaine. De 1993 à 2000, New York aurait troqué sa couronne de capitale du crime pour celle de ville la plus sûre des Etats-Unis, réduisant de plus de 60 % ­ selon la version «Giuliani» ­ le nombre de délits. Mexico en fera-t-il autant ?

Cellule d'audit. Officiellement, la cité est sur la bonne voie. Début 2003, Rudolph Giuliani fait une tournée en ville, accompagné de centaines de policiers armés jusqu'aux dents. Il serre quelques mains, donne des interviews et met en place une cellule d'audit censée diagnostiquer les maux mexicains et trouver des remèdes. Six mois plus tard, l'entreprise de conseil Giuliani Partners remet un indigeste rapport sur la question. Cent quarante-six propositions qui balaient corruption policière, graffitis, gamins des rues, en passant par l'instauration d'une police de proximité ou d'un système téléphonique digne de ce nom. Un document à partir duquel Marcelo Ebrard, chef de la police de Mexico, prétend réduire le crime de 15 % chaque année.

Marcelo Ebra