Madrid, intérim.
«C'étaient des gens polis. Comment voulez-vous que l'on se doute de quelque chose ? C'est un quartier d'intégration, ici : il y a beaucoup d'immigrés, de travailleurs, ils ne sont pas tous terroristes», raconte un des concierges de l'immeuble de Leganes, dans la banlieue sud de Madrid. Ces «gens polis» étaient en fait les principaux suspects des attentats du 11 mars et se sont «immolés» samedi soir, selon l'expression du ministre de l'Intérieur, Angel Acebes, en se faisant sauter lorsque les Forces spéciales espagnoles (GEO), qui voulaient les arrêter, donnaient l'assaut à l'immeuble. La police avait déployé, samedi soir, plusieurs dizaines d'agents et deux hélicoptères pour tenter d'arrêter les suspects localisés dans l'appartement de Leganes. Mais ceux-ci ont répondu à l'encerclement de la police par des coups de feu et «des cris en arabe», selon certains témoins, avant d'activer leurs explosifs.
Blessés graves. Un membre des GEO, âgé de 41 ans et père de deux enfants, est décédé dans l'explosion. Onze policiers ont été blessés, dont trois étaient, hier encore, dans un état grave. L'immeuble a été partiellement détruit par la déflagration qui a soufflé murs et fenêtres. Hier, les enquêteurs tentaient de trouver des indices dans les débris de l'appartement, les tonnes de gravats projetés dans la cour intérieure et la piscine collective.
Outre celui du policier, quatre, voire probablement cinq cadavres ont été découverts. Selon le ministre de l'Intérieur, trois