Rien ne vaut une reine dénuée de tout pouvoir politique pour raffermir une alliance toujours fragile. Accompagnée de son époux, le duc Philip d'Edimbourg, Elisabeth II entame à partir d'aujourd'hui une visite d'Etat de trois jours en France d'une portée très symbolique. Elle vient célébrer, avec une légère avance sur le calendrier, le centenaire d'une Entente cordiale mise l'an dernier à rude épreuve. La crise irakienne aurait inévitablement jeté une ombre sur une rencontre entre Jacques Chirac et Tony Blair. Avec la venue de la souveraine, seul un faux pas protocolaire est à redouter.
Bains de foule. Cette fois, la reine d'Angleterre ne se contentera pas d'agiter la main et d'afficher son ineffable sourire derrière les fenêtres de sa voiture. «Elle marchera», annonce-t-on. Son emploi du temps, négocié avec le palais de Buckingham, prévoit pas moins de trois bains de foule et même une promenade en compagnie de Bertrand Delanoë, dans le centre de Paris, de la rue Montorgueil à l'église Saint-Eustache. «Afin de démontrer le lien particulier entre les deux pays, elle n'a pas souhaité trop de tralala, ni de pompe», souligne un diplomate.
«Les cérémonies ne sont pas simplement l'affaire des Etats. Nous souhaitons que les peuples se connaissent davantage et en finissent avec les stéréotypes qui existent des deux côtés de la Manche», a déclaré récemment Jack Straw, le secrétaire au Foreign Office. Le programme, très chargé, a été conçu de part et d'autre dans cette o