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Libération

Haro sur la corruption en Argentine

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Le président Kirchner veut éliminer la vieille garde péroniste qui règne en province.
publié le 6 avril 2004 à 0h08

Buenos Aires, de notre correspondant.

En quelques jours, le président argentin, Nestor Kirchner, s'est mis à dos les forces armées et le Parti justicialiste (péroniste) qui l'avait porté au pouvoir le 25 mai. La décision de transformer l'Esma, l'école de mécanique de la marine argentine, en musée dédié à la mémoire des 30 000 disparus de la dictature, a provoqué la démission de plusieurs généraux et par ricochet la fracture du Parti justicialiste. Si le Président a finalement obtenu l'appui du Congrès pour intervenir dans la province de Santiago del Estero, régentée par la même famille péroniste depuis cinquante ans et en plein «chaos institutionnel», c'est grâce à l'opposition qui réclamait cette mesure depuis des mois. Le secrétaire d'Etat à la Justice, Pablo Lanusse, a été envoyé dans la province pour remettre de l'ordre et, si possible, organiser des élections avant la fin de sa mission qui doit durer 180 jours.

Fronde. L'intervention fédérale décidée par Kirchner dans la province de Santiago del Estero est un avertissement clair au péronisme le plus archaïque. Cette région aride et pauvre du nord du pays était sous la coupe de la famille Juarez depuis 1949. A 87 ans, le patriarche du clan, Carlos (élu cinq fois gouverneur), venait d'être nommé ministre de l'Economie par sa femme, Mercedes Aragones, le gouverneur actuel, quelques jours avant l'intervention. La décision du Président intervient après un an de fronde de la société civile, avec l'appui décisif de l'Eglise. La