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Libération

«Il serait étonnant que Bouteflika ne gagne pas»

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Même sans illusions, les Algériens viennent voter au consulat d'Algérie, à Paris XIXe.
publié le 6 avril 2004 à 0h08

Voter n'est pas simple. Surtout quand on n'est pas habitué. Ce couple de retraités vote ici, au consulat d'Algérie de Paris XIXe, pour la troisième fois. Mais ils ne savent pas par où commencer. Un organisateur vient leur expliquer la démarche. «Finalement ce n'est pas sorcier», constate la dame. Et, le temps de vérifier qu'on ne s'est pas trompé de candidat, un petit «a voté !» vient conclure l'expédition. Il est 13 heures, ce lundi, et le consulat ne désemplit pas.

Poster officiel. Un homme s'indigne. Il montre une affiche, au-dessus des bulletins de vote. Une jeune femme souriante brandit un drapeau algérien. Avec fierté. C'est le poster officiel des élections. «Regardez, râle-t-il. On veut nous faire croire que le peuple a le pouvoir de choisir, mais tout est joué d'avance.» Pourtant, il a voté. «Pour Benflis. Juste pour le symbole. Ça ne va rien changer. Bouteflika va encore l'emporter.» Un sentiment de fatalité ressenti par beaucoup ici. Rachid a 25 ans. Il est étudiant. Lui non plus ne se fait pas trop d'illusions. «Il serait étonnant que Bouteflika ne gagne pas. Je pense que c'est truqué, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver. Voter c'est notre responsabilité de citoyen.»

Un devoir civique auquel est aussi attaché Arab, «qui ne rate aucune élection, aussi bien en France qu'en Algérie». Cet homme de 63 ans est arrivé en France il y a trente ans, après avoir travaillé dans une entreprise de pétrole à Alger. Aujourd'hui, il se rend aux urnes avec Yesmine, sa fille de