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Référendum xénophobe sur les «effacés» de Slovénie

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En 1991, 18 000 citoyens originaires des autres pays de l'ex-Yougoslavie avaient été privés de tous leurs droits.
publié le 6 avril 2004 à 0h08
(mis à jour le 6 avril 2004 à 0h08)

«Ce référendum, c'est la honte de la Slovénie. On est sur le point d'adhérer à l'Europe des droits de l'homme et, sur notre propre sol, les politiques excitent la xénophobie primaire ! On demande aux Slovènes d'être pour ou contre le racisme !» Boris Novak, un des écrivains les plus populaires de Slovénie, ne décolère pas. Dimanche était organisé un référendum dans la petite République de 2 millions d'habitants, vantée comme le «meilleur élève» des dix futurs adhérents à l'UE pour son économie performante et sa promptitude à appliquer les recommandations de Bruxelles. La question concernait le problème des «effacés» : 18 000 citoyens originaires des autres pays de l'ex-Yougoslavie (Bosnie, Serbie, Croatie) radiés «par erreur» des registres de l'administration après l'indépendance, en 1991. La plupart habitaient depuis plusieurs années sur le sol slovène, et se sont vu renier tous leurs droits (plus d'accès à la propriété, à la sécurité sociale, à la retraite, au système scolaire, etc.). L'«erreur» n'a été réparée que dix ans plus tard pour 12 000 d'entre eux, 6 000 autres attendent encore.

Accent «non slovène». Le référendum de dimanche portait sur une loi annexe, visant à attribuer une reconnaissance rétroactive de leur nationalité à 4 000 effacés régularisés entre 2000 et 2002. Résultat : le débat national s'est transformé en «pour ou contre les étrangers». Avec des shows télévisés grand spectacle où le président de l'association des effacés, Aleksandar Tod